La voie lactée en majesté

LAVOIE LACTEE EN MAJESTE

Je rêvais depuis longtemps de réaliser une image à très haute définition de notre galaxie, la Voie Lactée, un panorama céleste où l’on pourrait se perdre. Mais comment faire ? Un télescope est trop puissant pour embrasser un tel champ de vision, mesurant plusieurs milliers de degrés carrés. Un objectif photographique grand angle, a contrario, n’est pas assez sensible pour enregistrer les faibles étoiles qui se pressent ici par milliards…

Après un an de préparation technique, au mois de juin 2006, j’ai passé une semaine au cœur du désert d’Atacama, au Chili, pour photographier le centre galactique lors de son passage au zénith. Pour réaliser cette image numérique, j’ai opté pour la technique de la « chambre virtuelle » et il m’a fallu littéralement scanner la Voie Lactée plusieurs heures par nuit, tandis qu’elle défilait lentement d’est en ouest.

Psychologiquement et physiquement, ce travail s’est avéré très éprouvant, les nuits glaciales succédant aux journées brûlantes, dans un désert nu et vide, infini ou presque. Toutes les poses photographiques ont été suivies manuellement, l’œil à l’oculaire, en vérifiant la position d’une étoile guide, centrée sur un réticule faiblement éclairé. Durant cette semaine de prise de vue, il m’a été impossible de savoir si ce projet serait ou non une réussite, car seul le post-traitement numérique allait me permettre d’apprécier le résultat final, publié dans Paris Match N°2985 du 3 août 2006.

Voici le cœur de la Voie Lactée, notre galaxie. C’est la zone du ciel la plus dense, la plus riche : des dizaines de milliards d’étoiles – autant de soleils – se pressent dans cette région céleste, aux confins des constellations du Sagittaire et du Scorpion. Pour réaliser cette image à très haute définition du cœur de la galaxie, j’ai pris 300 photos numériques, posées chacune 5 minutes : 2 min 30 sec d’exposition plus 2 min 30 sec de « dark », une correction automatique du bruit électr-onique du capteur CCD de l’appareil photo. Temps de pose total : 24 heures !
L’image est une mosaïque de douze champs, chaque champ étant constitué de la fusion de 25 images superposées avec le logiciel Photoshop. La fusion d’images est une technique mise au point par les astronomes professionnels pour obtenir virtuellement de très longs temps de pose.
L’image a été réalisée avec des techniques d’astronomie, appliquées à un matériel photographique classique : un boîtier numérique Nikon D2X réglé à 500 ISO et un objectif Noct Nikkor de 58 mm à F/1,2 diaphragmé à F/2,8. Le fichier numérique final au format Tiff compte quelques 100 millions de pixels et pèse près de 500 mégaoctets.

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Notre galaxie, la Voie Lactée

En 2005, j’ai commencé à travailler sur le plus grand des panoramas cosmiques, la Voie lactée, notre galaxie. Ici, la Voie lactée lance son arche stellaire d’un horizon à l’autre du désert d’Atacama sur une image prise au Nikon D100 et au Fisheye Nikkor 10.5 mm à f/2.8, durant une pose de 40 minutes de pose à 800 ISO.

La Voie lactée compte plus de 200 milliards d’étoiles ; au mois de juin, la Terre fait face à cette gigantesque agglomération stellaire. Il faut alors, pour la voir passer au zénith, aller l’admirer sous le Tropique du Capricorne.

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Sous le ciel idéal

Pour photographier le ciel, j’ai trouvé mon eldorado en Atacama. Au cœur du plus désertique des déserts, à 250 km environ au sud-est du port d’Antofagasta, une haute plaine immense et vide, ponctuée de douces collines situées entre 1000 m et 2000 m d’altitude, offre un belvédère sublime sur les étoiles. Ici, il fait beau onze mois sur douze.

texte et photo : Serge brunier

création et réalisation : Frédéric Tapissier

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